dimanche 10 avril 2011

SOCRATE ET SA SAGESSE IMMORTELLE ET TOUJOURS 2400 ANS APRES D'ACTUALITE


J'ai toujours eu un faible pour Socrate pour sa personnalité rebelle et pour son mode de pensée libre de toutes contraintes. Socrate était un homme simple et modeste de part ses origines, le fils d'un tailleur de pierre et d'une sage-femme, il est né à Athènes au siècle de Périclès, il y a plus de 2400 ans. On sait peu de chose sur sa jeunesse. Marié deux fois,et père de famille, il fut un homme respectueux des lois, même s'il les critiquait par ailleurs. Je ne m'intêresse pas à son parcours de bon citoyen qu'il a assumé comme d'avoir participé à la guerre du Péloponnèse contre Sparte, notamment à la bataille de Potidée, vers l'an -430. Ce qui m'a toujours fasciné chez ce grand homme c'est sa pensée. Uniquement sa personnalité, sa philosophie, et sa méthode d'enseignement.

Sa physionomie fut jadis représentée comme celle d'un satyre pour ne pas ressembler à ses semblables. Sa prétendue laideur, était une simple vue de l'esprit  pour être perçue par ses contemporains comme un homme intempérant, peu soucieux de son apparence, libérale et ironique. Ce qui scandalisaient les athéniens pour qui la beauté physique était le symbole absolu de la beauté morale, privilégiant le paraître à l'être, convaincus que posséder un corps d’athlète parfait, reflétait une âme sans tâche.Et pour cela, ils passaient le plus clair de leur temps, à vouer un culte à la beauté physique. L'instruction étant le dernier de leurs soucis.

Ce qui n'était nullement du goût de Socrate qui n'avait que faire des apparences qui n'étaient qu'illusion, et il ne comprenait pas que l'on puisse perdre son temps à se préoccuper de son physique pour croire que cela avait un impacte sur la perfection de l'âme. Pour le philosophe seul comptait l'être intérieur dont la beauté enrichie par la connaissance perdure dans le temps, alors que le paraître, sans la connaissance de soi et celle du monde, fait illusion qu'un temps, laissant au finale, une coquille vide dans un corps rabougris devenu vraiment laid.

Socrate acquiert l'art de la dialectique auprès des sophistes. Par choix, il vit modestement, marche pieds nus, vêtu d'un manteau de laine grossièrement tissé, et consacre son énergie et son temps à enseigner gratuitement à qui voulait l'écouter et réfléchir, contrairement aux sophistes âpres aux gains. Il enseignait la philosophie au travers de discours ou du logos dans les lieux publics et les gymnases. Il affirmait avoir reçu de Dieu la mission d'éduquer les hommes et pensait à juste titre que l'ignorance était la source des injustices. Cela vaut encore aujourd'hui.

Socrate était très écouté et il avait de nombreux disciples comme Xénophon, Platon, Alcibiade... mais il n'a laissé aucun écrit, car son enseignement était exclusivement oral. Ses dialogues, ses pensées et sa méthode de réflexion nous sont parvenus par l'intermédiaire de ses élèves comme Xénophon (les Mémorables), ou encore d'Aristophane (Nuées), et surtout de Platon (Phédon, Apologie de Socrate, Criton, Le Banquet).


La transmission de sa pensée se faisait à l'occasion des discussions ou de débats au travers desquels il dynamisait les esprits en obligeant ainsi l'interlocuteur à découvrir les vérités qu'il porte en lui.
Socrate en jouant d'ironie ou de fausse naïveté, et en posant d'habiles questions,  il laissait son interlocuteur s'enfermer dans ses contradictions. Faisant semblant de les ignorer, il l’amenait à prendre conscience de ses erreurs de jugement.

Il commençait par ironiser. " Je ne sais pas mais toi tu sais ". L'ironie au sens primitif du terme désigne en effet l'action d'interroger en feignant l'ignorance. Son ironie est à la fois sérieuse et moqueuse : sérieuse, car Socrate sait qu'il ne sait rien ; moqueuse, car la dialectique sert à démontrer à l'autre  qu'en réalité il ignore ce qu'il se flatte de savoir. Le dialecticien laisse à son antagoniste le soin de faire la preuve qu'il est loin d'être un idiot. Il refusait les effets de style, préférant s'adresser à l'intellect et non à la recherche affective. Il avait pour but de convaincre et non, comme les sophiste de persuader en s'appuyant sur l'affectivité.Et contrairement à eux, il discutait et échangeait avec tous ses interlocuteurs, et non en se contentant de leur transmettre un savoir sans se soucier de ce qu'ils pouvaient penser ou de ce qu'ils avaient compris.

Socrate, était en fait un thérapeute en aidant ses disciples à prendre conscience d'eux-mêmes. Il cherchait à éveiller chez ses élèves le sens de l'autocritique qui est le point de départ de l'indépendance de l'esprit. Bien que confiant dans la nature humaine en générale, il n'en était pas moins très sévère envers les politiciens et l'opinion publique. Mais aussi envers toute forme de tyrannie. Socrate était un insoumis qui se rebellait contre l'injustice et contre toute forme de domination et contre les religions de son temps.

Socrate est donc avant tout le fondateur du logos (du discours), c'est à dire d'une pensée rationnelle, cohérente, qui se libère progressivement du mythe ou des fausses croyances. Il se méfiait de l'écriture craignant de mauvaises interprétations de ses pensées, et son enseignement fut donc exclusivement oral. Tout ce que nous savons de lui, nous vient donc des témoignages de ses élèves ou disciples.

Indomptable et athée, son insoumission, son refus de tout dogmatisme et son non-conformisme suscitaient beaucoup d'inimitiés chez les athéniens. Autant dire que sa personnalité rebelle serait tout autant critiquée aujourd'hui et mis au ban des complotistes et autres qualificatifs vides de toute substance de bon sens.
Accusé d'impiété pour refusait de croire en des dieux invisibles et inertes, des citoyens incultes le dénoncèrent comme étant un homme impie, qui voulait introduire de nouvelles divinités, de nouvelles croyances, et de corrompre ainsi la jeunesse qu'il s'efforçait d'éclairer, il fut condamné à mort par le tribunal populaire d'Athènes. Socrate s'était défendu avec une ironie qui passa auprès de ses juges pour de l'arrogance.
Ces mêmes ''bons'' citoyens demandèrent sa mort et l'obtinrent facilement des juges naïfs.

Et pourtant, respectueux des lois même injustes,il ne rendra jamais le mal pour le mal. Il refusa de prendre la fuite préparée par ses disciples. Il choisira de mourir à sa manière, et après avoir longuement médité, il boira une décoction de ciguë, tout en devisant avec ses élèves, selon Platon, sur l'immortalité de l'âme. Pour lui, le grand jour était arrivé. Il mourut sereinement, conscient de son choix.
Ayant dépassé la pensée des sophistes, Socrate est aujourd'hui, considéré comme l'un des pères de la philosophie occidentale par les érudits. Mais je ne suis pas certaine que sa personnalité vindicative et entière serait du goût de certaines personnalités pompeuses et dominatrices actuelles. Comme je suis certaine, qu'il n'aurait pas perdu une occasion pour secouer vigoureusement l'arbre des biens pensants et il n'aurait pas manqué de dire tout haut :

''Que celui qui veut faire bouger le monde, se bouge d’abord lui-même !.'' Socrate

Socrate reste quelqu'un d'énigmatique pour de nombreux érudits. Il apparaît en effet, tour à tour, sérieux et ironique, maître de lui, doux et colérique, religieux et libre penseur, ascète et fêtard, aristocrate et démocrate, sophiste et anti-sophiste, terre à terre sur certains sujets et parfois idéaliste. Sur sa formation intellectuelle, nous ne savons rien, hormis le fait qu'il a eu de grands maîtres de sagesse dans son enfance. C'était un homme tempérant pour se libérer des passions et décider souverainement de ses actes. Il soignera sa santé, méprisera l'argent source de tous les abus, se cultivera jusqu'à sa mort. C'était un sage modeste et pieux qui se remettait sans cesse en question en faisant quotidiennement son examen de conscience. 

Socrate pouvait être aussi sophiste, en limitant ses recherches sur un seul sujet, à savoir l'homme, tout en s'opposant à eux, en refusant d'identifier le Droit avec les faits, la vérité avec la réussite. La réussite n'est pas le signe que l'on détient la vérité. C'est en cela, qu'il était un électron libre. Il enregistrait ce qui était bon chez les uns et rejetait ce qui était mauvais chez les autres et peu lui importait leur caste idéologique et leurs préjugés. C'est ce qui le rend encore aujourd'hui, peut compréhensible tant les humains adorent vivre dans des cases bien définies en adhérant à des sectes religieuses ou politiques.

Par ailleurs, tout ce que l'on sait, c'est qu'il pratiquait la gymnastique, non pour paraître mais pour se maintenir en forme.Il était d'ailleurs, grand et plutôt athlétique physiquement. Socrate se réclamait de la raison et d'une raison universelle. Il n'était ni Athénien, ni grec, mais de nationalité Universelle. Il appartenait au monde, il n'avait ni pays ni frontière. C'est pour cela que sa curiosité était insatiable. Même si pour  Nietzsche, il lui manquait le sens de la vie pour n'être rien d'autre qu'un symptôme de décadence du fait de son équation entre raison, vertu et bonheur, qui aux yeux de Nietzsche était une preuve de faiblesse. Ce qui est une analyse aussi simpliste que restrictive. Il ne devait pas aimé non plus Confucius.

C'était aussi un musicien et un mathématicien avec une prédilection pour la géométrie dont il vantait les mérites, et qu'il était passionné d'astronomie. Il avoua également ne rien comprendre à Héraclite. Selon Aristophane, il aurait aidé Euripide. Il a fréquenté des sophistes : Protagoras, Hippias, Polos, Prodicus de Céos. Il aurait discuter sur les fondements du droit avec Thrasymaque. Pour Socrate, il était important d'écouter ses contemporains quel que soit leur vision du monde.

Socrate croyait en un Dieu unique et inconnaissable. Il ne pouvait donc pas, être à l'origine de notre connaissance du monde. Il avait pris conscience que Dieu est un objet de foi et non d'une science quelconque. Sa piété ne trouvait donc aucune raison de se soumettre aux opinions religieuses des Athéniens pour qui Dieu était multiples et à l'origine de toutes choses bonnes ou mauvaises et à qui l'on imputait des mythes. Tout en respectant leurs croyances, sa foi leur préférait, en bon philosophe, le déisme, c'est à dire la doctrine qui admet l'existence de Dieu, mais comme un être suprême et, invisible qui ne fait référence à aucun dogme ni a aucune Révélation quelconque. Il n'aurait pas aimé les religions judéo-chrétienne ni musulmane.


Quant à la science du monde, elle était à la fois impossible, inutile, car elle ne démontrait pas l'existence de Dieu, et impie car elle se substituait à Dieu dont elle cherchait indûment à violer les secrets. Que restait-il ? Il reste l'homme. Voilà le sens de sa célèbre devise"Connais-toi toi-même, et tu connaîtra les dieux ! ". Cette devise est une vérité incontestable qui est aussi le fondement de la philosophie bouddhiste, comme quoi Dieu, qui est lumière absolue, ne dort nulle-part ailleurs... qu'en toi-même. Nous n'avons pas à savoir qui est Dieu, mais nous mêmes.Qui sommes nous vraiment ? Qui se cache derrière le masque que notre entourage nous a obligé de porter par crainte d'être connu ou reconnu ? Parfois à en perdre la raison.

Qui, était en vérité Socrate ? Etait-il un démocrate ou aristocrate ? Qu'importe, il était lui-même ! un philosophe unique en son genre et hors du temps. Il est le fondement de la philosophie occidentale. La place exceptionnelle qu'il tient dans notre culture est celle du héros fondateur, du père originaire qui s'enveloppe d'une obscurité sacrée. Il appartient à la fois à l'Histoire et au mythe de l'esprit. Lui qui n'écrivait jamais rien, des milliers de livres et d'articles écrits par de nombreux érudits, interrogent encore cette énigme depuis plus de 2300 ans. C'est ce qui fait de lui un être d'exception. Le vrai Socrate est enseveli sous sa légende qui personnifie la conscience philosophique, unité de la conscience intellectuelle et de la conscience morale.

La tradition raconte qu'après sa mort, qui fit un tollé, les Athéniens auraient fermé les palestres et les gymnases en signe de deuil, et ils auraient bannis les accusateurs mensongers de la cité. Malgré que cette histoire soit contestée, je l'a trouve plausible.
En tout cas, c'est par sa mort que Socrate a représenté le sage par excellence en devenant immortel. Le seul regret que peuvent avoir aujourd'hui les penseurs, c'est qu'il n'est pas écrit lui-même ses enseignements. Mais peut-être que c'est beaucoup mieux ainsi. Nous aurions eu en 2300 ans, tout autant d'interprétations de sa pensée.






POUR PLATON SEULS LES PHILOSOPHES PEUVENT GOUVERNER




Si les Grecs nous ont appris à penser, ce savoir, ils l'ont hérité des Égyptiens qui l'ont eux-mêmes hérités des Sumériens...Rien ne se perd tout se transmet de génération en génération. Malgré que nous ayons perdu par le passé des sommes de connaissances considérables qui a paralysé notre évolution intellectuelle et spirituelle.
Né à Athènes en -427, Platon appartenait à une famille aristocratique, et tout le destinait à la politique. Il vécut une sombre période historique et assista à l'écrasement d'Athènes durant les guerres du Péloponnèse, qui mirent aux prises Athènes et Sparte. En -408, Platon rencontre Socrate et, dès lors, il renonce à la politique pour se consacrer à la philosophie.



Son maître lui apporte, non point une doctrine, mais un type de recherche, un jeu de questions et de réponses, ainsi qu'un mouvement vers la sagesse. La mort de Socrate (-399) va profondément marquer Platon ; il écrira désormais pour répondre à cette question : ''comment, dans la cité, le juste a-t-il pu être condamné à mort et comment la vraie et authentique justice a-t-elle pu être bafouée? ''. Une réflexion qui n'a toujours pas trouvée de réponse. Risquant d'être inquiété, pour avoir été l'élève de Socrate, Platon quitte Athènes pour Mégare, une cité voisine. Il part en Afrique, séjourne en Egypte et gagne ensuite la Sicile, où il espère réaliser des réformes politiques à Syracuse, auprès du tyran Denys l'Ancien. Mais les choses se passent mal et Denys qui ne l'entends pas de cette oreille, le fait prisonnier et le vend comme esclave.


Racheté et libéré, Platon revient à Athènes en -387. Il y fonde l'Académie, première école de philosophie organisée comme une université, avec une importante bibliothèque, des salles de cours et, des logements pour les étudiants. Cette Ecole de prestige existait, il y a encore 1500 ans.

Toujours préoccupé par la politique, espérait réaliser des réformes pour améliorer le système. Pour cela Platon retournera deux fois en Sicile, où Denys le Jeune est au pouvoir. Mais héla, son deuxième voyage, une fois de plus, tournera mal. Il devra sa liberté à l'intervention d'un ami, Archytas de Tarente. Platon est mort à Athènes en -347, sans avoir pu réaliser ses projets politiques, mais en laissant une œuvre philosophique considérable qui de plus ait toujours d'actualité.
Si l'enseignement ésotérique qu'enseignait  le maître nous est toujours inconnu, ses dialogues subsistent et nous éclairent un peu sur ce qu'il enseignait en secret, malgré que de nombreux textes aient disparus, souvent détruits volontairement.


La question du meilleur régime politique est au cœur de la réflexion des deux Anciens sages. Plusieurs dialogues de Platon (La République ou Le Politique) et d’Aristote (La Politique) traitent en profondeur la question. Il est difficile de résumer en une phrase la pensée politique de Platon et d’Aristote, cependant il est possible d’avoir plusieurs niveaux de lecture politique de leur œuvre :

Qu’est-ce que l’homme ? Quelle est l’essence de l’humanité ? Qu’est-ce qu’un régime juste ? Quelle doit-être son organisation ?  Qui doit gouverner ? Qu’est-ce que le savoir ? Qui détient la compétence et l’art politique ?. Bien des questions que l'on se pose encore aujourd'hui.

On répondant pourtant à ces questions, les lignes de fractures entre les deux philosophes apparaîssent.

Chez Platon, l’homme est divisé en trois parties : l’une est composée des désirs, c’est la partie animale domestiqué de l’homme, la seconde est le courage, le coeur, la recherche de l’action noble et la dernière est la tête, siège du savoir et de l’intelligence. Pour Platon, si tous les hommes sont des êtres tripartites, il existe des inégalités dans la répartition de ces attributs : certains sont dominés par la recherche de la gloire, d’autres part leurs talents, et d’autres par leurs capacités à raisonner justement.

Le point de départ d’Aristote part au contraire de l’universalité de la rationalité. Pour le disciple de Platon, aucune discrimination dans la possession de la raison. tous sont donc égaux. Même les barbares sont  rationnels : “L’homme est un animal rationnel”, nous dit Aristote, mais il est aussi un être faible lorsqu'il est seul, il a donc besoin d’autrui en raison pour exister. C’est pourquoi, il a besoin de vivre en communauté qu'elle soit ou non politique.

Première différence fondamentale donc entre Platon et Aristote : le premier pense la différence comme étant inhérente à l’humanité, et le second pense que l’égalité est lié à cette même humanité. Ce point de départ irradie le reste de leur pensée politique.
Qu’est-ce qu’un régime juste ? Quelle doit-être son organisation ? Qui doit gouverner ? Qu’est-ce que le savoir ? Qui détient la compétence et l’art politique ?

Chez Platon, les 3 parties de l’homme (besoins, cœur, savoir) correspondent à trois classes dans la société. Les premiers sont les paysans, les artisans, les commerçants qui excellent dans la conduite de la vie domestique. 
Les seconds sont la classe des guerriers, chargés d’assurer la défense et qui veulent se distinguer par leur bravoure.
Les derniers sont les détenteurs du savoir, à savoir les philosophes ou les érudits, les intellectuels.
La séparation des rôles induit chez Platon une hiérarchie des classes sociales. Pour lui, les philosophes ou les érudits (c’est la fameuse théorie du philosophe-roi) doivent diriger la cité. Les guerriers défendre le pays, et le peuple doit le nourrir. Ce qui n'est pas faux. Cette hiérarchie se retrouve à toutes les époques. Sauf que le ''Roi'' n'est pas toujours un érudit ou un philosophe à la hauteur de l'analyse de la situation.

D’où vient cette hiérarchie ? Elle provient du rapport au savoir de chaque classe sociale. Le peuple est guidé par l’opinion ou la doxa, et les illusions, et il ne peut donc décider rationnellement pour conduire les affaires de la Cité ou d'un pays. Les guerriers ou les militaires recherchent la gloire ou le prestige, Platon leur reconnaît d'ailleurs de la noblesse, mais ils les trouvent irrationnels, pour se fondre sur leur force physique essentiellement. Quant aux philosophes, ils sont dans un rapport intime avec le savoir et l'analyse, ils y consacrent toute leur temps. Il est donc logique, pour Platon, de leur confier les rênes de la Cité ou d'un pays.Les érudits réfléchissent toujours aux tenants et aux aboutissants, et donc à long terme, aux conséquences sur la société.

Ainsi est née la notion de Justice chez Platon. Une société juste est celle qui met chacun des protagonistes à sa juste place.Chaque classe a un rôle précis à jouer. Avec Platon, on ne mélange pas les serviettes et les torchons  !
Chez Aristote, au contraire, la société n’est divisée qu’en deux classes, à droite les riches et à gauche les pauvres. Nous l’avons dit, Aristote attribue à chacun la même faculté à raisonner. Or, s’il ne nie pas qu’il faille être très rationnel pour conduire une nation, il répond que c’est en additionnant les rationalités individuelles que l’on peut obtenir une rationalité collective, un “super-rationalité” en quelque sorte. C’est pour cette raison que les pauvres, nécessairement plus nombreux, doivent gouverner : Aristote se prononce ainsi en faveur d’une démocratie. Il est vrai que le fait d'être pauvre ne nuit en rien à l'intelligence en générale, puisqu'il s'agit de gouverner en collectivité et non individuellement.


Cette égalité dans l’exercice de la raison a une conséquence évidente : l’égalité des droits politiques. 

Aristote défend un régime ouvert aux citoyens libres (ce qui exclut bien sûr les esclaves et les étrangers dits barbares) ce qui, chez lui, est à la fois une condition et une finalité de la démocratie. Pour Aristote, la démocratie repose sur le gouvernement tous pour UN et un pour TOUS !


Aristote met néanmoins en garde la démocratie contre deux dérives en particulier, qui sont d'actualité :
– La démocratie qui signifie la prise du pouvoir par les pauvres suite à l’oppression des riches. Ici, il ne faut jamais perdre de vue le principe républicain : tout pouvoir doit s’exercer au service de l’intérêt général, sinon il ne peut y avoir de démocratie.
– Et ce que l'on vit en France depuis plus de 10 ans sous l'ère Sarkozy-Hollande-Macron la démagogie, qui donne l’illusion au peuple qu’il gouverne : pour substituer en douce la souveraineté des décrets à celle des lois imposées par le gouvernement, les démagogues font semblant d'attribuer toutes les affaires au peuple ; car leur propre puissance ne peut qu’y gagner. Ils ont l’air de laisser aux électeurs la décision ; mais en réalité ayant capté la confiance de la multitude, ce sont eux qui gouvernent sous le couvert de la volonté naïve du peuple. C'est ni plus ni moins de la trahison ou, de l'abus de confiance déguisée.

Chez Platon, le régime idéal est une aristocratie où le savoir et la raison dominent. Tous les autres régimes (ploutocratie, démocratie, monarchie, autocratie,…) sont écartées, car ils négligent la place du savoir, de l'érudition. Pour résumé, c’est la théorie de la subjectivité de Platon qui le conduit à une position politique élitiste.Pour Platon nul doute, une société doit être gouvernée par des élites intellectuels dont le savoir est incontestable et, donc par des têtes pensantes et bien pleines. Ce qui n'est pas faux en soi.

Chez Aristote, le pouvoir vient d’en bas, et il est exercé au nom de tous. C’est au fond une démocratie très moderne, où les positions sociales sont ouvertes, où le pouvoir s’auto-contrôle, où la gouvernance est respectée. En cela, Aristote est sans doute le fondateur de l’humanisme politique. Quoi qu'en France, actuellement, cette démocratie en a pris un coup dans l'aile. Quoi qu'il en soit les deux théories sont tout aussi intéressantes l'une que l'autre. par ailleurs, ce qui est amusant, c'est que 2500 ans après, on en est toujours à s'interroger sur la formule de gouvernance la plus appropriée où chacun y retrouverait ses petits !








LA CARTE DE PTOLÉMÉE

L'histoire de presque toutes les villes allemandes à l'est du Rhin sont obscures, et les lieux eux-mêmes ne sont pas mentionnés dans les documents, jusqu'au Moyen Âge. Jusqu'à présent, personne n'a pu à ce jour dater la fondation de ces villes. Selon l'historien romain Tacite, les gens vivaient dans des huttes de chaume, se nourrissant de soupe d'orge et se livrant à des jeux de dés. On n'en connaît pas davantage. Cependant, un groupe de philologues, d'historiens mathématiciens,...a produit une carte étonnante de l'Europe centrale, telle qu'elle était :  il y a 2.000 ans, grâce aux infos de Ptolémée.
La carte montre que les mers du Nord et de la Baltique étaient connus comme les "Océan germanique" et la Forêt de Franconie en Bavière du Nord était "Sudeti Montes".
La carte indique trois "Iles Saxons"  au large des côtes frisonnes du nord-ouest de l'Allemagne, aujourd'hui connu sous le nom d'Amrum, Föhr et Sylt.

Elle montre également un grand nombre de villes: La ville Est-allemande qui est maintenant appelé Iéna était appelé "Bicurgium", tandis que Essen se nommait "Navalia." Même la ville de Fürstenwalde d'Allemagne de l'Est semble avoir existé il y a 2.000 ans. Son nom était alors «Susudata", mot dérivé du terme germanique "susutin," ou "truie se vautrant".


PTOLEMMEE, UN GÉNIE
Cette carte s'appuie sur des informations inhabituelles du mathématicien et astronome Ptolémée, qui, il y a 2000 ans a représenté l'ensemble du monde connu. Claude Ptolémée était un grand maître Égyptien, et ses connaissances S'étendaient dans plusieurs domaines : sciences, mathématiques, astronomie, astrologie et musicologie. Ces connaissances lui ont permis de réaliser des cartes étonnantes, sans courir le monde.
Vivant à Alexandrie, dans l'ombre de son phare monumental, le savant a dressé 26 cartes anciennes à l'encre de couleur sur des peaux d'animaux séchées. Un de ses dessins représente "Germania Magna" le royaume des pluies habité, selon des sources romaines, par un nombre alarmant de tribus barbares. Ptolémée a démontré une connaissance approfondie de cette région enclavée, indiquant l'emplacement des montagnes, des rivières et des îles. Un index regroupe 94 "poleis", ou villes, en notant leur latitude et longitude avec une précision de quelques minutes. La carte montre des lieux aussi loin que la rivière Vistule, dans l'actuelle Pologne, où les Bourguignons, les Goths et les Vandales vécurent, et mentionne les Saxons pour la première fois.
Il semble que Ptolémée était même familier avec la rivière Swina, qui découle de la lagune de Szczecin dans la mer Baltique, près de la frontière actuelle Allemagne/Pologne. Il est surprenant qu'un universitaire vivant le long du Nil ait eu une telle connaissance détaillée de l'Europe du Nord. Il est certain que Ptolémée n'a jamais pris des mesures dans les pays germaniques.

Cependant, les données utilisées par l'ancien géographe sont déformées. Les erreurs d'échelle apparaissent lorsqu'il transcrit la sphère terrestre sur la surface plane d'une carte. Il en résultait une certaine confusion. Mais, bon, nous ne pouvons lui en tenir rigueur. La question essentielle est de savoir si les nouvelles données sont exactes. En effet la géographie de Ptolémée n'existe qu'en copies dont la plus authentique serait une édition produite autour de l'an 1300 et qui serait conservée par le Vatican.

Mais l'équipe d'experts de Berlin a eu la chance de pouvoir se référer à un parchemin localisé en Turquie. Le document, composé de pages en peau de mouton à l'écriture en lettres capitales romaines, est la plus ancienne édition des travaux de Ptolémée jamais découvert. 
L'intérêt archéologique de la carte sera probablement considérable. La plupart des sites germaniques semblent avoir été situés le long des rivières et aux croisements de routes. Les chercheurs pensent que la carte de Ptolémée leur permettra de tracer la route suivi par les commerçants d'ambre, de Vienne à Gdansk.










LE PREMIER GRATTE CIEL DU MONDE : LA TOUR DE JERICHO


LA TOUR DE JERICHO
Découverte par des archéologues en 1952, la haute tour de pierre sur le bord de la ville de Jéricho déconcerte les scientifiques.

Aujourd'hui, 12.000 ans après sa construction, les archéologues de l'Université de Tel-Aviv révèlent de nouveaux faits sur le premier "gratte-ciel" du monde.
Les chercheurs notent que c'est la première fois où l'homme a érigé une structure aussi haute, avant même la transition de la production  agricole  dans la région.
Ils pensent que la tour, qui a du nécessiter une bonne dizaine d'années pour sa construction, est peut-être une indication des luttes de pouvoir au début de la période néolithique.
Des personnes ont peut-être exploitées les peurs primitives des habitants de la région afin de les persuader de construire cette tour. Mais cela reste que pure spéculation.

UNE TOUR ASTRONOMIQUE
L'ombre de la colline, lorsque le soleil se couche le jour le plus long de l'année, tombe exactement sur la tour de Jéricho, l'enveloppe puis couvre l'ensemble du village. Les archéologues pensent que la tour était un lien entre les villageois, et le soleil couchant. La tour située à Jéricho, en Cisjordanie, est l'un des sites les plus anciens au monde, avec Gobekli Tépé en Turquie. La tour, haute de 8 mètres, a été construite sur un promontoire avec un escalier raide d'environ un mètre de large, et s'élève au-dessus d'une enceinte de 4 mètres, qui encerclait la ville.

L'existence de cette tour et son enceinte est considéré comme étant ce qui reste de la première citée du monde. Enfin, pour l'instant.
Certains chercheurs pensent que la tour et le mur étaient des fortification de défense qui leur permettait également de lutter contre les inondations. Une théorie cohérente à laquelle j'ajouterai la lutte contre de dangereux prédateurs et contre les pillards de ressources.
D'autres chercheurs ont suggéré que la tour et le mur étaient un marqueur géographique, qui leur permettait de délimiter leur territoire, tout en voulant afficher leur puissance et leur richesse.

Les chercheurs de l'Université de Tel-Aviv pensent que le mur et la tour de Jéricho étaient aussi des marqueurs cosmologiques, reliant le village antique avec le Mont Qarantal et le coucher du soleil lors du jour le plus long de l'année. Les dernières recherches confortent leur hypothèse. Cette idée est fondée sur le fait que l'axe de l'escalier de la tour a été construit selon un angle précis par rapport au coucher du soleil lors du solstice, derrière le plus haut sommet surplombant Jericho: le mont Qarantal. Les anciens ne construisaient pas au hasard. Ils tenaient comptes toujours de l'exposition par rapport aux étoiles et au soleil. Souvent en tenant compte du réseau tellurique terrestre. Pour l'instant, c'
est le premier gratte-ciel de l'humanité, et le premier édifice public au monde vieux de plus de 10000 ans.

samedi 9 avril 2011

LE SILENCE EST UN SANCTUAIRE, UN CHANT D' AMOUR



Je résume en quelques  citations, ce qu'est le silence, sans me perdre dans un labyrinthe de mots, qui ferait trop de bruit.

Le silence et l'indifférence sont les deux punitions que les parents infligent aux enfants pour ne pas, qu'ils les dérangent et  laisser croire aux autres qu'ils sont parfaits. Le silence est un chant, une rivière d'eau douce qui le soir venu, nous apaise.

Le silence est une avalanche de mots si discrets, que personne ne les entend jamais. 
Le silence est le seul sanctuaire, contre lequel aucune armée ne peut-être levée, pour l'atteindre.
Les femmes craquent aussi devant un homme qui les amuse, mais rares sont les femmes qui tombent amoureuses d'un homme qui n'a pour dialogue que le silence, ce qui finit toujours par les énerver.

Le silence est une chape de plomb posée sur des blessures, et des culpabilités imaginaires : il est le dernier refuge de la liberté grâce auquel on résiste, pour ne pas sombrer.
Le silence est un chant d'amour, lorsque nous ne parlons pas aux êtres que nous aimons, par crainte de les blesser et de les empêcher de nous aimer. 

Le silence est le sanctuaire de la prudence, de la méfiance et lorsqu'il est absolu, on  s'imagine que l'on existe pas.
Le silence est l'arme et le bouclier des enfants qui ont vécu mille tourments.

En grandissant, certains ont le verbe redoutable quand aux autres , ils préfèrent se taire, face à ce qu'ils entendent et qui leur rappel de mauvais souvenirs.
Le silence est un chant d'amour qui s'écoute en sourdine, car il porte en lui, mille souffrances qu'il exprime en chuchotant.
L'amour ne se mesure pas au nombre des actes sexuels : il se mesure dans le silence, au son de la voix, dans un sourire, l'éloignement et dans l'absence .


vendredi 8 avril 2011

LE PHILOSOPHE N'A QU'UN SEUL AMI, DIEU.




Le mot ''philosophe'' fut inventé par Pythagore et signifie ''amoureux de la sagesse ''. Le philosophe est né philosophe. Dés son enfance, il sait déjà ce que sera son destin. Il n'a besoin d'aucune école pour apprendre à réfléchir et à se poser mille questions. Il écoute et mémorise ce qui est dit autour de lui. Le philosophe est un penseur qui s'interroge sur l'existence, sur les valeurs de l'humanité, sur la réalité des dieux et des croyances, sur la mort et sur lui même. C'est à travers ses interrogations multiples, qu'il apprends à se connaitre, et à découvrir QUI, il est vraiment.


Il retient les leçons du passé, les analyse au présent et les réfléchit au futur. Ces analyses sont basées sur la logique et la lucidité et ses solutions se veulent cohérentes et réalistes.
Le philosophe sait qu'il est nécessaire de connaître son prochain, mais qu'il est bien plus important de se connaître soi même. Il sait que la philosophie s'apprend aux travers d'expériences, au contact des épreuves et des humains à travers le dialogue ou le logos.

Il cherche toujours ce qui se cache, derrière le positif ou le négatif.Il cherche le paradis derrière l'enfer et vis versa. Il écoute ce que l'autre ne dit pas vraiment. Le véritable philosophe ne peut être confondu avec les philosophes de salons qui disent le contraire de ce qu'ils font ou agresse et impose son mode de penser.
Le philosophe a deux armes redoutables : la patience et le silence. Il est secret, discret, supporte difficilement l'injustice, la foule, mais aussi le bruit et les bavardages intempestifs et souvent inutiles. Il ne s'en laisse point conter, ni influencer par les beaux discours ou les grandes phrases littéraires. 
Il vérifie, teste et pèse le pour et le contre, avant de juger et de l'adopter. Il pense toujours à long terme.

Il est libre, et n'obéit à aucune règle, ni à aucune loi, tout en les respectant même si les lois sont injustes ou équitables. Il respecte la vie sous toutes ses formes.
Il est souvent tempétueux et ne crains pas les excès, car pour lui ce qui doit être dit sera dit que cela plaise ou non. Il n'a pas peur de tester toute situation nouvelle ou étrange. Il n'a aucune peur de l'inconnu, car il sait déjà que la connaissance s'obtient en se confrontant à l'inconnu.

Le philosophe, ne s'attache à personne, ni à aucun lieu. Son monde, c'est la terre et l'univers, il est chez lui, partout où, il va. Il n'est ni vénale, ni matérialiste. ll s'adapte à toutes les situations tel un caméléon. Il est à l'aise sous les étoiles, comme dans un hôtel cinq étoiles.

Pour un philosophe, plus on se pose de questions, plus on obtient de réponses, et plus l'homme évolue ou grandit. Il n'adhère à aucune religion, il les étudie pour avoir une vue plus large. Il n'adhère jamais à aucun parti politique, il est libre de penser. Il ignore les superstitions, et les croyances sans preuve concrète, qu'il considère comme les assassins de l'intelligence. Mais il croit en une énergie pensante et puissante qui maintient l'Univers en équilibre et toute sa création.

Le philosophe cherche toujours la vérité derrière ce qu'il voit. Il a un sens aiguë de la justice et réagit souvent violemment face à l'injustice. Il observe, écoute, analyse en silence, de préférence la nuit. 
Pour le philosophe, il n'y a ni blanc, ni noir, ni bon, ni mauvais. Pour lui l'âme humaine est d'une seule couleur : grise. Il ignore les classes sociales et les hiérarchies humaines pour lui, un roi et un vagabond viennent du même monde, et seront salués et jugés de la même manière.

Il informe le monde, qu'il y a des choses à faire, à voir ou à corriger. C'est un chercheur désintéressé. Il est doté d'une grande patience et d'un courage à toute épreuve. Il n'a qu'un seul ami : Dieu. Il travaille pour un royaume qui n'est pas de ce monde. C'est un veilleur d'avant garde, assis entre le visible et l'invisible.



Il n'aime pas qu'on lui casse les pieds, et n'hésite pas à le faire savoir. Le philosophe est un sage qui respecte le passé. En quête de perfection, il travaille sur ses peurs, ses doutes, ses angoisses au présent et apprend à vieillir au futur afin de ne rien regretter. Le philosophe est un solitaire par nature, il se suffit à lui même, car pour lui, la solitude n'existe pas, si l'on s'aime tel que l'on est vraiment. Il ne craint ni la vie ni la mort.

Le philosophe n'est jamais seul intérieurement, il est en harmonie avec les Dieux et l'énergie suprême, l'univers, la terre et la nature qui accompagnent chacun de ses pas, chacune de ses pensées. Il analyse et déshabille rapidement le comportement de ses interlocuteurs ; quant à ces derniers, soit ils adhèrent à ses analyses ou y réfléchissent, soit ils s'en éloignent rapidement de lui ou d'elle, pour être déstabilisés.

Un philosophe peut vivre avec un profane, mais un profane vit difficilement avec un philosophe, tant il crains ses analyses, ses questions, et son ton ironique qu'ils confondent avec de l'arrogance. La pensée est la parole intériorisée et la parole est la pensée extériorisée.


    LES PHILOSOPHES SONT EN DÉSACCORD
 AVEC TOUT  ET EN ACCORD AVEC RIEN.





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